Les conséquences du Règlement (UE) n°2019/1111 du 25/06/2019 en matière de divorce par consentement mutuel

Règlement (UE) n°2019/1111 du 25/06/2019

Le Règlement Bruxelles II bis a été réformé, ce qui a entrainé l’adoption du Règlement (UE) n°2019/1111 du 25 juin 2019 relatif à la compétence, la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière matrimoniale et en matière de responsabilité parentale, ainsi qu’à l’enlèvement international d’enfants.

Ce nouveau règlement entre en vigueur le 1er août 2022 au sein des États membres de l’Union européenne.

Les deux principales nouveautés de ce texte très important en matière de divorce par consentement mutuel sont les suivantes :

  1. Reconnaissance au sein de tous les états membres des effets d’un divorce sans juge

    L’article 65 du Règlement (UE) n°2019/1111 du 25 juin 2019 dispose que :

    “Les actes authentiques et les accords relatifs à la séparation de corps et au divorce qui ont un effet juridique contraignant dans l’État membre d’origine sont reconnus dans les autres États membres sans qu’il soit nécessaire de recourir à aucune procédure”.

    Le divorce par consentement mutuel sans juge en droit français sera obligatoirement reconnu au sein des états membres de l’Union européenne. Aucun de ces états membres ne peut invoquer leur ordre public international pour faire échec à une telle reconnaissance en se fondant sur le déjudiciarisé du divorce.

    Les époux d’un état membre souhaitant divorcer ne peuvent choisir librement la France pour divorcer et faire reconnaitre au sein de leur pays de résidence le divorce ainsi prononcé. La CJUE a déjà jugé qu’il n’est pas possible d’insérer dans la convention de divorce une convention sur le choix de la loi applicable au divorce, en application de l’article 5 du règlement Rome III, pour désigner la loi française. La reconnaissance ne pourra s’appliquer aux divorces par consentement mutuel en France que si les juridictions françaises étaient compétentes au regard du règlement (CJUE 20 décembre 2017).

    À cet effet, selon l’article 309 du Code civil dispose : « Le divorce et la séparation de corps sont régis par la loi française :

    – lorsque l’un et l’autre époux sont de nationalité française ;
    – lorsque les époux ont, l’un et l’autre, leur domicile sur le territoire français ;
    – lorsque aucune loi étrangère ne se reconnaît compétence, alors que les tribunaux français sont compétents pour connaître du divorce ou de la séparation de corps ».

    Le nouveau Règlement ne revient pas sur les règles relatives à la compétence juridictionnelle au sein des États membres, en matière de divorce ou de séparation de corps.

    Ainsi, le divorce par consentement mutuel ne pourra être introduit devant un notaire français que si les deux époux sont de nationalité française ou s’ils ont un domicile en France au moment du lancement de la procédure. Si seul l’un des deux a la nationalité française ou la résidence française, l’article 309 dispose que la loi française ne peut régir leur divorce.

  2. Le caractère exécutoire de plein droit des décisions en matière de responsabilité parentale

    L’article 34 du Règlement (UE) n°2019/1111 du 25 juin 2019 prévoit désormais que :

    « Les décisions rendues dans un État membre en matière de responsabilité parentale, qui y sont exécutoires, sont exécutoires dans les autres États membres sans qu’une déclaration constatant leur force exécutoire ne soit nécessaire ».

    Auparavant, afin que soit déclaré exécutoire dans un autre État membre un acte authentique valant divorce par consentement mutuel, la personne devait solliciter la juridiction ou l’autorité compétente de l’État membre d’origine pour qu’elle délivre un formulaire attestant du caractère exécutoire du titre. Puis, la personne devait formuler auprès des autorités compétentes de l’État membre où elle souhaitait voir son exécution, une demande de déclaration constatant la force exécutoire de l’acte dans son ensemble ou, selon le cas, de certaines de ses dispositions.

    L’article 34 du Règlement supprime cette procédure prévue par l’article 41 du Règlement Bruxelles II bis. Les décisions en matière de responsabilité parentale prises ou rendues dans un Etat membre sont exécutoires de plein droit, c’est-à-dire sans aucune autre formalité à accomplir au sein des autres Etats membres.

Adoption, quelles sont les démarches à réaliser ?

une maman adoptant un enfant

Une autre Interview réalisée en qualité de chroniqueur et expert juridique pour FRANCE INFO.

Yasmine et son compagnon qui résident en Ile de France ne peuvent pas voir d’enfant. Après réflexion, ils souhaitent se tourner vers l’adoption, mais ils connaissent mal cette institution et ses mécanismes, et ne veulent pas se lancer dans cette aventure à la légère.

Ils souhaitent donc savoir comment et à quelles conditions ils peuvent construire ce projet.

Maître GALLET, Avocat au Barreau de Paris, est avec nous.
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Concubinage et séparation : le cas des enfants

Un professionnel à l'écoute d'un couple en crise

Une autre Interview réalisée en qualité de chroniqueur et expert juridique pour FRANCE INFO.

Louise s’est séparée de son compagnon avec lequel elle vivait en concubinage.

De cette union est né un enfant.

Pendant quelques mois, les deux parents ont réussi à s’entendre sur la garde de l’enfant et sur la contribution de chacun au titre de son entretien et de son éducation.

Mais depuis quelques semaines, rien ne va plus. Son ex compagnon la menace d’inscrire l’enfant dans une école à proximité de son nouveau domicile.

De plus, il refuse désormais de s’acquitter de la pension alimentaire de 300 Euros qu’il réglait mensuellement jusqu’alors, la garde ayant été attribuée à la mère d’un commun accord. Continuer la lecture de « Concubinage et séparation : le cas des enfants »

Divorce et confinement

Comment divorcer malgré le confinement

« Coronavirus, confinement », est-il possible divorcer dans cette période particulière ?

Vous êtes nombreux(ses) à nous demander s’il est possible d’initier une procédure de divorce à l’amiable, depuis la mise en place de la période dite de « confinement », pour ne pas dire d’assignation à résidence.

La réponse est : oui. Il est tout à fait possible d’ouvrir votre dossier auprès de notre cabinet pendant cette période de confinement due au coronavirus. Notre cabinet reste ouvert non-stop.

Des étapes pour avancer

Ouvrir le dossier d’accord me diriez-vous, mais quelles étapes peuvent être réalisées ? Vais-je pouvoir mettre à profit ce temps pour avancer dans ma procédure ?

Oui et pas qu’un peu et cela compte tenu du fait que le divorce amiable se déroule entre les avocats et leur client, sans intervention du Juge aux Affaires familiales (N.B. : l’essentiel de l’activité des Tribunaux est actuellement fermé).

Pendant le confinement, nous allons pouvoir :

  • Analyser votre dossier au regard des enjeux du divorce, prendre acte des décisions des parties, vous conseiller,
  • Rédiger le projet de convention de divorce, vous l’adresser (chaque Avocat adresse le projet à son Client) par courriel,
  • Une fois le projet de convention de divorce validé par les deux parties, les avocats l’adressent à leur Client par LRAR. Ou LRAR dématérialisée…

Avancer en équipe

Pas besoin de se rencontrer pour effectuer toutes ces étapes. Par la suite, un délai de quinze jours à compter de la réception du recommandé est laissé aux parties (le délai démarre dès réception du projet par le dernier des époux l’ayant réceptionné). Nous pouvons ensuite fixer une date de signature à la discrétion des parties.

Cette procédure de divorce en ligne se fait donc essentiellement à distance. Elle permet d’avancer en équipe, de façon dématérialisée (téléphone, courriel, Skype, WhatsApp), d’anticiper la fin du confinement et, espérons, la fin de la pandémie de coronavirus.

De sorte qu’il ne restera plus qu’à signer les conventions de divorce, lors d’un rendez-vous physique, pour entériner votre divorce. Il sera adressé dans la foulée à un notaire pour enregistrement.

Après la fin du confinement

Une fois le dossier enregistré par le notaire, celui-ci renvoie aux parties une attestation de divorce. Cette dernière étape permettra aux avocats en charge du divorce de faire transcrire celui-ci à l’état civil des mairies de mariage et de naissance des ex-époux.

Le mariage homosexuel

Le mariage pour tous implique le divorce pour tous

Franck et Marc sont ensemble depuis de nombreuses années, et réfléchissent aujourd’hui à officialiser leur union en se mariant, notamment afin de fonder une famille.

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